Qui sont les opposants naturels à la dictature d'Azali ? - Youssouf Boina

 

 

Par Youssouf Boina.

 

Qui sont les opposants naturels à la dictature d'Azali ?

Qu'on se le dise : l'utilisation sans nuance du mot opposition pour désigner ceux qui luttent contre la dictature prête à confusion et risque de faire croire que le régime Azali serait quelque part un régime démocratique. 

 

Dans le cadre d'une démocratie libérale, la règle du jeu repose effectivement sur un duel opposant une majorité qui exerce légitimement le pouvoir et une minorité reconnue ayant pour vocation de contrôler ledit pouvoir et de proposer des solutions politiques alternatives. De ce point de vue, on parle d'opposition institutionnelle ou parlementaire. 

 

Sous la dictature actuelle, cette forme d'opposition est une fiction. Et pour cause ! car son existence devrait normalement découler du suffrage universel, d'une part, et bénéficier tout au moins des droits inhérents à l'exercice des libertés publiques, d'autre part. 

 

Or, à l'exception de notre ambassadeur, Docteur Ahmada, tout le monde sait que les mascarades de 2018 et 2019 ne peuvent pas tenir lieu d'élections libres, sincères, en bonne et due forme. 

 

Et il faut vraiment être culotté ou un adepte de la politique du ventre pour oser soutenir que les opposants, y compris la société civile, sont libres de s'exprimer, de manifester ou de se réunir. 

 

La morale de cette histoire sémantique est de montrer que sous un régime à parti unique, tel que celui de la CRC, parler d'opposition au sens de contre-pouvoir démocratique est une illusion de l'esprit. 

 

Par contre, il est de bon aloi d'employer le concept d'opposition pour désigner l'ensemble des forces vives qui se sont constituées contre la voyoucratie et pour la restauration de la République.

 

 Aussi, il est choquant de s'entendre dire par des journalistes et autres commentateurs de pacotille que l'opposition se réduirait aux seuls partis politiques.

 

 Non! Étant donné que la dictature ne fait pas de quartier, mais s'abat sur toute la société, sans exclusive, la résistance à l'oppression doit être l'affaire de tous, y compris militaires, journalistes, hommes d'affaires, etc. Mais pas uniquement les hommes politiques.